Êtes-vous du genre à faire preuve de « capacitisme » sans vous en rendre compte ? Si vous ignorez de quoi il retourne, voici une petite définition : le capacitisme fait référence à des attitudes sociétales qui dévalorisent et limitent le potentiel des personnes handicapées. Mais n’allez pas croire que ces attitudes se limitent au monde réel !
Internet est une source inépuisable d’opportunités pour discriminer son prochain. 🌐
Or, depuis le 25 juillet 2005 et l'instauration de la loi sur l'égalité des droits et des chances, l'accessibilité numérique est devenue une exigence incontournable. Cette tendance majeure en matière de webdesign ne montre aucun signe de ralentissement en 2024.
Au contraire.
Il est impératif que les sites web soient conçus de manière à être accessibles à l'ensemble des visiteurs, y compris ceux présentant un ou plusieurs handicaps. Une conception de site optimale doit répondre aux besoins de vos utilisateurs sans motif d’exclusion susceptible de s’apparenter à de la discrimination.
L'accessibilité d'un site va au-delà de la simple conformité légale. Un site véritablement accessible est celui qui permet à tous les utilisateurs, qu'ils aient un handicap visuel, moteur, cognitif ou auditif, de naviguer de manière fluide et sereine.
Pour garantir l'accessibilité de votre site web, il est essentiel de structurer votre contenu de manière claire en utilisant correctement les balises HTML. Il est important d'avoir une navigation simplifiée grâce à une structure logique et regroupant les contenus de manière cohérente. Cela non seulement améliore l'expérience utilisateur pour tous les visiteurs, mais particulier les utilisateurs atteints de handicaps. C'est également fondamental pour ceux qui dépendent de technologies d'assistance telles que les lecteurs d'écran. Voici quelques conseils pour utiliser les balises HTML de manière efficace :
Employez des balises telles que <header>, <nav>, <main>, <section>, et <footer> pour délimiter clairement les parties essentielles de votre page. Cela facilitera la compréhension de la structure de la page par les technologies d'assistance (ex : lecteurs d'écran, les claviers alternatifs, les logiciels de synthèse vocale, etc...).
Exemple :
Utilisez la balise <article> pour marquer les parties du contenu qui sont indépendantes et peuvent être réutilisées, comme des articles de blog, des commentaires ou des widgets.
Exemple :
Utilisez les balises de titre <h1> à <h6> pour hiérarchiser vos titres de manière logique. Cela facilite la navigation pour tous les utilisateurs et offre une meilleure compréhension du contenu.
Exemple :
Assurez-vous d'utiliser correctement la balise <a> pour les liens, en incluant des textes descriptifs. Évitez d'utiliser des liens qui ne sont pas explicites, comme "Cliquez ici".
Exemple :
Compléter les descriptions d'images permet de rendre un site web accessible aux personnes malvoyantes ou aveugles. Ces descriptions (attributs ALT) fournissent des informations contextuelles sur le contenu visuel.
Lors de la rédaction des descriptions, soyez aussi descriptif que possible. Imaginez que vous décrivez l'image à quelqu'un qui ne peut pas la voir. 👀
❌ Ce qu’il ne faut pas faire : <img src="photo.jpg" alt="Image">
✅ Ce qu’il faut faire : <img src="ville.jpg" alt="Vue aérienne de la skyline de New York City illuminée la nuit">
Transmettez aussi le sens et le contexte !
Pensez à ce que l'utilisateur manquerait s'il ne pouvait pas voir l'image.
❌ Ce qu’il ne faut pas faire : <img src="graphique.png" alt="Graphique">
✅ Ce qu’il faut faire : <img src="tendances.png" alt="Évolution des ventes au cours des six derniers mois, montrant une augmentation constante">
Évitez les descriptions trop génériques qui ne fournissent pas d'informations utiles. Chaque description doit contribuer à la compréhension du contenu.
✅ Ce qu’il faut faire : <img src="plage.jpg" alt="Plage">
❌ Ce qu’il ne faut pas faire : <img src="surf.jpg" alt="Surfeur glissant sur une vague à Malibu Beach au coucher du soleil">
ATTENTION !
Pour les images interactives ou les boutons, assurez-vous que la description indique clairement la fonction ou le résultat attendu lorsque l'utilisateur interagit avec l'élément.
✅ Ce qu’il faut faire : <img src="bouton.jpg" alt="Bouton">
❌ Ce qu’il ne faut pas faire : <input type="submit" src="bouton.jpg" alt="Envoyer le formulaire">
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Assurez-vous que le contraste entre le texte et l'arrière-plan est suffisant. Des outils en ligne peuvent vous aider à évaluer le rapport de contraste conformément aux recommandations d'accessibilité.
Les boutons, liens et autres éléments interactifs doivent avoir un contraste élevé par rapport à leur environnement pour être facilement repérables et utilisables.
Évitez les dégradés de couleur subtils, car ils peuvent créer des situations où le contraste est insuffisant, en particulier là où le texte est superposé.
Exemple :
Offrez des alternatives pour le contenu audio et vidéo, telles que des sous-titres et des transcriptions. Cela permet aux personnes ayant des difficultés auditives de comprendre pleinement le contenu.
Reconnaître que l'inaccessibilité d’un site web crée l’exclusion et la discrimination de l’utilisateur est fondamental. Aujourd’hui et malgré les avancées en matière de loi, certains sites web sont encore inaccessibles, de part des conceptions obsolètes et des négligences humaines.
Des outils d'évaluation automatisée peuvent vous fournir une première analyse de l'accessibilité de votre site. Certaines extensions à installer sur votre navigateur font bien le job, comme :
Si votre site est un vrai labyrinthe et que vos proches (voyant ou vous pouvez impliquer des utilisateurs handicapés lors des tests de votre site). Cela peut sembler bizarre à première vue. Mais ne sont-ils pas les principaux concernés ? Ces feedbacks seront précieux pour identifier les failles sur lesquelles plancher.
Si vous en avez le courage, vous pouvez aussi tester votre propre version finale de site en vous glissant dans la peau de celui ou celle qui détient un handicap visuel. Ainsi, vous saurez, si oui ou non, votre site reste facile à prendre en main !
Pour cela, utilisez un lecteur d'écran qui simulera l'expérience d'un utilisateur malvoyant. Essayez de naviguer sur votre site en vous fiant uniquement aux informations vocales fournies par le lecteur d'écran. Pas simple, n’est-ce pas ? 😉
Si vous disposez d’une agence ou d’une équipe de développement interne, sensibilisez-les afin de transformer leur perception de l'accessibilité. Assurez-vous, ou demandez à votre chef de projet, de vérifier que les bonnes pratiques sont appliquées dès le départ. Vous aurez ainsi moins d’efforts à déployer ultérieurement pour corriger l'accessibilité.
Surtout, n’oubliez pas de respecter les normes internationales d'accessibilité, comme les Web Content Accessibility Guidelines (WCAG), et de rester à jour sur ces dernières pour garantir que votre site répond aux exigences les plus récentes. Afin d'atteindre cet objectif, il est essentiel que les concepteurs et les développeurs s'efforcent de se conformer autant que possible à ces normes et qu'ils effectuent régulièrement des tests d'accessibilité pour détecter et résoudre tout problème éventuel.
L'accessibilité numérique est une responsabilité partagée qui exige une attention continue. Il est déjà difficile d’avoir un handicap au quotidien. Alors devoir s’adapter à des sites conçus par des personnes non concernées par le handicap ne devrait plus aujourd’hui être la norme.
Lorsque vous créez un site internet, pensez inclusion. Pensez internet + droit à l’information, au divertissement, à la recherche pour tous...
Chez Luneos, nous disons stop à la fracture du numérique ! 🛑